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QU'EST-CE QUI VOUS EMPÊCHE D'ÉCRIRE, EN DEHORS D'UN EMPLOI DU TEMPS COMPACT ?

Fabrice Farre : La colère ou bien le désir d'écrire à tout prix.

Jean-Jacques Marimbert : Rien.

Perrin Langda : Écrire (trop, à ne plus sortir de chez moi, jusqu'à n'avoir plus rien de bien concret à dire).

Stéphane Bernard : Merci à vous trois. Votre concision provoque chez moi des pensées extensibles.

Cathy Garcia : Le bonheur.

Thierry Roquet : Mon caractère un peu « fainéant » (passif). J'ai du mal à m'astreindre à une discipline quotidienne d'écriture (pour ainsi dire, j'en suis incapable).

Dominique Boudou : Toutes sortes de choses de la vie ordinaire : une visite, un excès de boisson, la fatigue, la langueur, une contrariété. Toutes sortes de choses, vraiment.

Rodrigue Lavallé : La vie de famille, ça fait partie de l'emploi du temps compact ?  Comme c'est chronophage et prioritaire, je dirais oui. Donc comme Thierry Roquet, la flemme parfois, le manque de discipline donc. Savoir que si je me mets à un texte que je porte depuis quelques heures ou quelques jours, c'est parti pour au moins deux heures dans cet état particulier, pas toujours agréable, à creuser, fou(a)iller à l'intérieur. Et pour peu que ça résiste, qui dure bien plus qu'une paire d'heures et peut devenir excessivement frustrant jusqu'à ce que saute le verrou... Je termine mon idée : savoir donc que ça va prendre plus ou moins de temps (mais en général plutôt plus que moins) sur le peu que laisse l'emploi du temps. Alors qu'il serait si simple de l'utiliser à décompresser devant une merde à la télé ou à jouer avec ma fille. Voilà ce qui parfois m'empêche d'écrire... Aussi remarqué que paradoxalement, j'écris moins en étant en vacances. Je crois que plus j'ai moins de choses obligatoires à faire, moins j'ai plus le courage de faire des trucs essentiels. Plus difficile de résister à la vie de famille qu'aux nécessités professionnelles. Feignant donc.

Jean-Jacques Marimbert : Il faudrait tout de même distinguer les causes superficielles et les causes profondes.

Rodrigue Lavallé : Ah oui... C'est vrai qu'on est dans un séminaire.

Christophe Bregaint : Qu'est-ce qui vous empêche d'écrire (en dehors d'un emploi du temps compact) ? Le manque d'inspiration, la peur de tourner en rond, la peur de faire pire qu'avant.

Stéphane Bernard : Oui, Rodrigue, la famille, c'est compris dans l'emploi du temps. Jean-Jacques : Je prends toutes les causes, les petites, les grandes, toutes !

Rodrigue Lavallé : Je dirais aussi la crainte d'être mauvais, de se laisser glisser sans même s'en rendre compte sur la pente de la facilité. Donc s'agirait de pas écrire autant que possible, retenir un peu, jusqu'à un point, disons, de nécessité.

Stéphane Bernard : Oui. Bon, j'enlève peut-être deux ou trois de vos raisons à tous et il reste à peu près toutes les miennes.

Cathy Garcia : J'oubliais... Facebook !

Rodrigue Lavallé : Ah ben oui... Facebook.

Marianne Desroziers : Les soucis personnels peuvent m'empêcher d'écrire mais aussi, à l'inverse, des moments de vie agréables avec les autres (et qui sont indispensables). Il y a des moments pour écrire et des moments pour vivre. L'écriture se nourrit de la vie. Par moments, il faut savoir poser le stylo ou éteindre l'ordi et faire autre chose.

Cédric Bernard : Le bruit, internet, le sommeil, écrire, l'ego, la confiance, la flemme, la télé, le doute, le bruit (et un peu de chacune des sus-réponses).

Anna de Sandre : Je m'empêche d'écrire. Parfois je ne me laisse pas faire, et parfois si.

La Nouille Martienne : Je rejoins Cédric. Aujourd'hui ce qui me gênerait le plus, ce sont les bruits parasites et l'absence de stimuli. J'ai besoin d'être engagée, sous pression.

Stéphane Bernard : Je n'écris aussi que quand le couvercle est sur le point de sauter. Pour moi ce n'est pas un métier. Donc je peux me permettre d'attendre.

Murièle Modély : Le bonheur. Déjà dit par Cathy.

Alain Guillaume : Quand je crois avoir trouvé aux jeux d'argent le graal, la money management ou la martingale infaillible, bref quand elle dure un jour ou deux sur de bons résultats la grande illusion de transformer le hasard en dollars.

Brigitte Giraud : Quand arrive cette impression que tout est vain, et que je ne vaux pas un clou.

Stéphane Bernard : Je vois, Brigitte, très bien même, et c'est aussi parfois le moment qui précède directement un regain. Une petite renaissance. Le petit coup de pied au fond qui fait remonter.

Brigitte Giraud : Oui, sinon on n'écrirait plus jamais. Et ce n'est pas ce qu'on peut faire de mieux non plus. C'est pas mal je trouve de se sentir vulnérable.

Stéphane Bernard : Je ne sais pas ce que c'est, se sentir invincible, de toute façon. J'ai jamais dû prendre les bonnes drogues. La vulnérabilité laisse passer un peu de lumière peut-être, quelque chose de très positif en tout cas.

Alain Guillaume : Mais c'est très précisément dans cet interstice-là, cette vulnérabilité, qu'elle se glisse la poésie.

Francesco Pittau : Rien ne m'empêche. Suffit de s'asseoir, de prendre une feuille, un crayon, ou alors s'emparer d'un clavier. Y a toujours des choses à dire, à raconter. Du moins tant qu'on vit. Rien n'a encore été dit.

Walter Ruhlmann : Procrastination.

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